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Société

Mai 2019

Le 7 mai 2019

Ce jeudi à Zone franche : Faut-il effacer ces artistes et personnages historiques de notre patrimoine?

Ce jeudi à 20 h à Télé-Québec, les animateurs de Zone franche, Isabelle Maréchal et Raed Hammoud, rassemblent des invités afin de débattre sur la censure historique et culturelle. Doit-on effacer des artistes et des personnages de notre patrimoine?

Depuis la diffusion du documentaire Leaving Neverland, qui présente Michael Jackson comme un prédateur sexuel, plusieurs stations de radio ont décidé de bannir sa musique. Chez nous, une biographie dévoilant le passé pédophile du cinéaste Claude Jutra a provoqué une onde de choc et celui-ci a été rayé de l’espace public. Ces récentes controverses posent l’épineuse question de l’homme et de son œuvre. Faut-il les séparer? Sont-ils indissociables? Ce débat prend une dimension encore plus large alors que plusieurs statues et monuments rendant hommage à des personnages controversés de notre passé sont vandalisés partout au Canada.

Dans le cercle de discussion, Annie-Soleil Proteau, animatrice et admiratrice incontestée de Michael Jackson, admet qu’elle avait l’habitude de le défendre sur différentes tribunes puisqu’il y avait beaucoup de zones grises dans ce dossier. Cependant, depuis qu’elle a visionné le documentaire Leaving Neverland et pris conscience des allégations des victimes, elle affirme qu’il est maintenant très difficile de défendre l’indéfendable. Le journaliste de La Presse, Mario Girard est le premier à avoir questionné l’auteur de la biographie de Claude Jutra afin de publier cet article qui a soulevé la controverse autour des déclarations d’abus sexuels sur des mineurs. Selon Fred Burrill, doctorant en histoire, c’est grâce aux différents mouvements qui existent aujourd’hui (survivants, féministes, antiracistes) qu’on commence à avoir un rapport de force dans la société afin que ces gens accusés soient obligés d’assumer leurs gestes.

Dans le Point de vue, le doctorant en histoire Pierre Lavoie nous aide à faire la distinction entre histoire, patrimoine et mémoire collective. L’essayiste David Leroux croit que juger l’histoire à la lumière des mœurs actuelles est une idée très prétentieuse, car il ne peut imaginer comment on peut condamner des gens qui ont agi ainsi il y a 100 ou 150 ans lorsque les comportements et les habitudes de vie n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Il trouve aussi que l’on est vite à juger et à alléguer des choses puisque ni Claude Jutra, ni Michael Jackson n’ont été condamnés dans un procès. « N’importe quel individu a une zone d’ombre dans sa vie, et si on se met à s’arrêter à cette zone d’ombre-là, laissez-moi vous dire qu’il n’y aura plus grands artistes qu’on va permettre de diffuser dans la sphère publique. » De son côté, Annie-Soleil Proteau croit que la glorification des personnages du passé peut parfois être très confrontant pour certaines personnes. Elle trouve ça très heurtant pour les communautés autochtones qu’il y ait une rue de Montréal nommée en l’honneur du commandant Amherst, qui méprisait les Amérindiens et qui a tout fait pour les éliminer.

En témoignage, l’activiste innue Melissa Mollen Dupuis fait un retour fort pertinent sur l’histoire et les liens entre les Canadiens, les Québécois et les autochtones. Elle affirme que les Premières Nations sont inexistantes dans l’histoire et elle souhaiterait qu’elles y occupent une plus grande place. Elle s’est questionnée sur ce peuple et a découvert que les Premières Nations ont 7 000 ans d’existence qui datait d’avant le premier contact avec les Européens. Pour elle, les noms Macdonald et Amherst n’évoquent pas la fierté et elle croit que ce serait très bénéfique que la population québécoise soit davantage informée. Elle trouve que la population a une opinion biaisée et folklorisée des autochtones. « Il y a 5-10 ans, les gens ne pouvaient même pas me nommer les 11 nations avec lesquelles ils partagent le même territoire depuis 500 ans. Aujourd’hui, on est encore à travailler la réconciliation entre nos nations alors qu’on devrait déjà être réconciliés depuis longtemps. »

Invités
• Annie-Soleil Proteau, animatrice
• David Leroux, essayiste
• Mario Girard, journaliste à La Presse
• Fred Burrill, doctorant en histoire
• Marilou Tanguay, candidate en doctorat en histoire
• Pierre Lavoie, doctorant en histoire et musicien
• Melissa Mollen Dupuis, activiste innue
• Pierre Anctil, professeur d’histoire

Sujets à venir
• 16 mai : Pour ou contre l’encadrement des signes religieux?
• 23 mai : Faut-il abolir la notion de genre?
• 30 mai : Le privé va-t-il sauver ou achever notre système de santé public?

Zone franche est offerte en baladodiffusion sur telequebec.tv.

Informations de production
Animateurs : Isabelle Maréchal et Raed Hammoud
Musique : KenLo Craqnuques, Caro Dupont
Réalisateur : Raphaël Malo
Productrice au contenu : Marylène Fortier
Productrice déléguée : Jacinthe Carignan
Productrice : Annie Bourbeau
Production : URBANIA – Québec, 2019
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À propos de Télé-Québec
Télé-Québec est la chaîne de télévision publique à vocation éducative et culturelle du Québec. Elle propose une programmation unique qui a pour but de cultiver le goût du savoir, de favoriser l’acquisition de connaissances, de susciter la réflexion, de promouvoir la vie artistique et culturelle d’ici ainsi que de refléter les réalités régionales et la diversité du Québec. Outre son siège social établi à Montréal, la Société compte 10 bureaux régionaux. On peut suivre Télé-Québec sur Facebook et Twitter. telequebec.tv
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Source | Télé-Québec
Renseignements et entrevues |Jasmine Goupil | 514-576-6611 | jasmine@jasminegoupil.com

Source : Relations de presse

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